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Page:Sybel - Histoire de l’Europe pendant la Révolution française 2.djvu/343

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FIN DU POUVOIR D~ pANTQN. 339

que ces deux détachements fussent composés de bonnes troupes, ils n’étaient pas assez forts pour couper à l’ennemi toute communication avec la mer, et pour lui enlever la possibihté de recevoir des secours d’Angleterre. Du côté de la terre, Biron n’avait, pour supporter le choc des attaques ennemies, que quelques colonnes, dans lesquelles se trouvaient tout au plus dixhuit mille soldats capables de se battre; les autres étaient des gardes nationaux réunis de tous les coins des pays environnants, de jeunes recrues mal armées, et enfin des volontaires parisiens sous les ordres de Santerre. Ces derniers remplissaient le pays de leurs désordres et le camp de leur indiscipline; mais ils se dispersaient toujours au premier coup de canon, entraînant quelquefois les autres détachements avec eux (1). Biron s’efforçait vainement de les dompter ou de les renvoyer; Ronsin, le commissaire de Bouchotte, les protégeait et les excitait toujours davantage au nom du ministre; et lorsque Biron parvenait à arracher un ordre à l’un des nombreux commissaires de la Convention, aussitôt Ronsin obtenait l’ordre contraire d’un autre commissaire. lleureusementpourla Convention,les paysans, malgré leurhéroïque dévouement, n’étaient ni plus persévérants ni plus disciplinés que leurs adversaires des coups de main, des attaques irréfléchies, des échecs complets, des réapparitions inattendues formaient (les deux côtés les traits distinctifs de cette guerre locale, sans que d’aucune part il se produisît de résultat décisif. A la fin du mois, les Vendéens ayant enfin réuni leurs forces pour attaquer Nantes, Canclaux, quoique les issues de la ville fussent faiblement barricadées, repoussa leurs bandes tumultueuses par un combat conduit avec fermeté à travers les haies et les maisons; mais cet échec ne les abattit pas bientôt après, le général Westermann, qui venait de disperser une troupe de paysans, fut attaqué à son tour et éprouva une sanglante défaite. Ce coup porta à son comble la confusion qui régnait au quartier général. Aussitôt après le combat, Westermann apprit qu’un ami de Ronsin, nommé Rossignol, un orfévre débauché que ses exploits du (1) Voyez le rapport présente par Barère, le 26 juillet, sur Fordre du Comité de Salut public. « C’est le royalisme qui, dnns Paris, a fait lever ces héros à cinq cents livres (la levée du milieu de mai), la honte de l’armée. Ils sont Idehes, fuyards, indisciplinés et pillards. »