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FIN DU POUVOIR DE CANTON. M&

dins et la comparution des neuf autres devant le tribunal révolutionnaire.

Les généraux éprouvèrent tout autant que les Girondins les effets du changement qui venait de s’opérer dans le gouvernement. A peine le nouveau Comité eut-il pris possession du pouvoir, qu’il prononça, le U juillet, la destitution de Biron et appela ce général à Paris pour y rendre compte de sa conduite. On lui donna pour successeur Rossignol, le protégé de Robespierre, lequel reçut l’ordre (ce fut le premier des actes signés par Robespierre) de mettre le feu, en Vendée, aux maisons, aux haies et aux forêts, de couper les récoltes, de saisir les bestiaux, et de transporter dans d’autres départements les vieillards, les femmes et les enfants. Quant aux hommes, il était entendu qu’ils devaient être mis à mort. « Dans deux mois d’ici, il n’y aura plus de Vendée, » dit Barére. Le tour de Custine arriva vingt-quatre heures après celui de Biron. Le Comité, n’osant pas sévir ouvertement contre lui à cause de l’attachement que lui portaient les troupes, lui envoya le 1~ juillet l’ordre de se rendre à Paris, afin de prendre part a une importante délibération. Custine arriva au moment même où l’on venait de recevoir la nouvelle de la prise de Condé il fut néanmoins salué dans les rues par les acclamations du peuple, ce qui ne fit que donner au Comité un nouveau motif pour agir promptement. Le 22, la Convention décréta son arrestation, pour cause de sécurité publique. <Je te félicite de la chute de Custine, écrivait Ronsin à Vincent; j’ai quelque peu contribué à celle de Biron, et j’espère que tu réserves le même sort à Beauharnais et a ses semblables. B Boucholte et la Commune avaient donc renversé les généraux et les voyaient à leurs pieds le principe de la liberté du soldat et de l’indiscipline militaire triomphait sur tous les points. Le jour même où Custine était conduit en prison, Mayence ouvrait ses portes aux Prussiens. Quoique l’ancien Comité eût à grand’peine renforcé de vingt mille hommes l’armée de Rhin et Moselle, les Français n’avaient pu empêcher le comte Kalkreuth de commencer, le 1S juin l’investissement de la place, et d’attaquer les ouvrages avancés. Cependant,’quatre semaines plus tard, il était encore à une demi-lieue du corps principal de la forteresse, et Beauharnais, qui avançait toujours malgré ses