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Page:Sybel - Histoire de l’Europe pendant la Révolution française 2.djvu/358

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§54 SDSPEN5IÇN DE LA GUERRE DE LA COAHTfON.

nemies la route de Paris, où elles seraient arrivées plusieurs semaines avant qu’il eût été possible d’y recevoir des renforts (1). Ne pas se laisser effrayer par une telle situation, rassembler toutes ses forces, préférer la mort a l’asservissement eût été te comble de 1 héroïsme; mais exaspérer toujours plus l’ennemi par des crimes inutiles et de grossières injures, était de la démence. En réalité, cependant, il n’y eut ici ni courage ni folie. La plupart des démocrates parisiens n’avaient aucune idée de la ruine qui les menaçait; ils ne voyaient que leurs ennemis de la capitale et ne songeaient nullement aux puissances étrangères et à leurs armées lointaines. Quant au gouvernement, s’il .ne connaissait pas toutes les particularités de la diplomatie de ces puissances, il éta.t cependant si bien instruit delà situation générale ainsi que des plans et des faiblesses de la coalition, qu’il ne crut pas un seul instant a un danger sérieux. Tout ce que les orateurs faisaient entendre à la tribune pour exciter le peuple contre les traîtres n était que déclamations froidement calculées. Desfoi,gues savait, par les rapports secrets mais continuels desesagents belges, que Cobourg rejetait tout projet demarchesur Paris.qu’onétait’ unanime au quartier général des alliés pour ne vouloir que reprendre les places de la frontière, et que la. coalition, sourdement minée de toutes parts, était menacée d’une dissolution complète (2). Ce fut d’après ces données que Boucbottc sévit avec tant de calme (1) Poisson, vieil officier ’pati-lote) dit, If, 242 « ta lenteur des Opéràtion8 des alliés, la lenteur avec laquelle ils s’a~anç4ie,nt nt Ir ur mnnque d’union connti~ tûérent alors la véritable défense du pays qu’ils voulai~nt envahir. n Il cite, en Q\itr\ un discours dit ilugeauti ù la Chambre des députés (séance du 6 jamier 1834), dans lequclle céll’bre général Coustate l’insuffisance des services téndus par les volontaires nationaw et leur manque de discipline, et arrive à cette çonclu$ion « Ce n’est qu’à Fleurus qu’ils out commencé il renllre des services; ,i Jelnmapes et à Valmv, les principales forces étaient composées de la vieille armée de C’est le système de guerre que suivaient les étrangers qui a sauvé la graiice.. 9 Nous verrous plus loin que ce salat fut dû plus encore aux discordes des alliés qu’à leur système de guerre. Mais, dans tous les cas, on ne le dut pas 11 la politique tefl’Ol’iste des Jacobins. Louis llIanc Ini-même (IX, 134, édition de Paris) f~it cette remurqae « En ,le telles extrémités, la Prance était~erdue, si les gou- vernements qui l’atlaquaient eusscnt en la cenUrme plrtje du génie et de la valeur que déploya le Comité de Salut public. n

(2) Outre les agents helges, quclques chargés d’affaires du Sud de l’Allemagne, ainsi que Barthélemy, l’adroit envoyé en Suisse, fournissaient de nombrcuses nouvelles dipluniatiques. A cela Sc joignait la l’orrupt!on. Il y avait alors des envoyés S~ recevaient de la France des subsides annl1L’ls; en éChange desquels ils adressaient régulü·retnent ~J«s rapports à Paris.