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Page:Sybel - Histoire de l’Europe pendant la Révolution française 2.djvu/370

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366 SOSPENStON DE LA GUERRE DE LA COALITION.

contradiction avec les dernières instructions de Buchholz, celuici, qui sentait son impuissance, consentit à le signer et pressa sa cour de l’accepter, afin d’échapper définitivement à d’interminables embarras. Sievers parut alors pour un moment revenu à ses sentiments passés. Il ordonna à la diète d’en finir promptement, avec autant de sévérité qu’il en avait déployé quatre semaines auparavant, lorsqu’il s’était agi de la Russie, et le 29 une violente tempête s’étant élevée à ce sujet dans l’assernbtée, un député qui voulait céder ayant été arrêté comme traître par ses collègues; et d’autres partisans de la Prusse ayant été menacés de coups de sabre dans la salle même, il déclara que deux bataillons de grenadiers gardaient la salle, d’où personne ne sortirait avant d’ayoir signé. Néanmoins, Buchholz n’était pas rassuré. D’un côté, il voyait avec inquiétude Sievers soutenir le traité de commerce et encourager les Polonais à se montrer fermes sur ce point de l’autre, il découvrit tout à coup l’influence de l’Autriche dans la discussion, ce qui n’avait pas eu lieu lorsqu’il s’était agi du traité russe. Ce n’est donc qu’avec une vive anxiété qu’il ,voyait arriver le 2 septembre, qui devait être le jour décisif.

il reconnut en effet, ce jour-là, que ses pressentiments ne l’avaient pas trompé. Sievers n’avait pas cherché à dissimuler la pression que la Russie prétendait exercer sur les votes. Des grenadiers russes occupaient toutes les portes de la salle leur chef, le général Rautenfeld, était assis au milieu des députés, prés du trône du roi quiconque voulait sortir était repoussé à coups de crosse de fusil. Pendant quelques heures, un tumulte effroyable régna dans l’assemblée; enfin la discussion du projet S’ouvrit, à la prière du roi et de l’évêque Kossakowski, et une proposition du général Miacynski fut adoptée par soixante et une voix contre vingt-cinq, proposition que personne ne connaissait, dont il ne fut pas donné lecture, et que Miacynski s’était contenté de recommander en disant que c’était le projet rédigé par Sievers. Ce ne fut pas tout encore. La diète publia une protestation rédigée dans les termes les plus violents contre la pression dont elle avait été l’objet, ce qui, du reste, n’aurait pas inquiété Buchholz plus que Sievers mais ce qui était plus grave, elle y ajouta quatre articles additionnels, d’après lesquels la Prusse devait s’engager 1° remettre aux Polonais la