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S68 SUSPENSION DE LA GOERRË DE LA COALITION.

trouvaitrenvoyéeà un avenir indéterminé) suri’ordre deCatherine, « afin que la Pologne ne devînt pas trop dépendante de la Prusse.» n L’impératrice exprima à deux reprises à son ambassadeur, le 3 et le 18 septembre, son approbation pour la conduite qu’il avait tenue à l’égard de la Prusse dans cette affaire de Pologne. Buchholz, qui ne pouvait espérer soumettre la diète qu’avec l’aide de la Russie, était hors d’état de lutter avec cette puissance; il fallait qu’il attendît la décision de son gouvernement en présence de cette complication inattendue. Quant à Sievers et a la diète, ils paraissaient nepasdouterdel’acceptation delaPrusse etconsidérer déjà le traité comme conclu avec les articles additionnels. Ils passèrent à d’autres affaires, réglèrent l’administration dela guerre et celle des finances, prononcèrent la dissolution de la confédération de Targovice, afin de replacer le roi à la tête du gouvernement, et ouvrirent la discussion relative à la nouvelle constitution. Sievers se montra sur tous ces points accommodant, laborieux et instruit; il fit preuve des connaissances les plus élevées et des meilleurs sentiments, et se posa en toute occasion comme le véritable souverain du pays. Le roi Stanislas demanda de nouveau à Catherine de lui assigner le grand-duc Constantin pour successeur quant aux intérêts des puissances allemandes dans cette question, nul ne paraissait s’en préoccuper.

La nouvelle de ces événements si graves et si menaçants arriva précisément au quartier général des Prussiens dans un moment où la question polonaise était déjà à un autre point de vue un sujet de discorde et d’inquiétude, et elle précipita la catastrophe qui devait mettre fin à la grande alliance européenne, décider, à proprement parler, la guerre de la Révolution, et produire une crise d’une importance immense pour le monde entier. Il faut maintenant que nous nous rappelions quelle était la situation générale de la politique prussienne depuis la prise de Mayence.