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Page:Sybel - Histoire de l’Europe pendant la Révolution française 2.djvu/377

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RUt’TCHE DE LA COALITION. 373 1

Lorraine, car le roi ne pouvait pas plus s’aventurer dans cette dernière province sans les Autrichiens que Wurmser ne pouvait prendre l’Alsace sans les Prussiens. La base de ces projets d’ailleurs, le rapprochement des deux grandes armées, se trouvaitdétruite également du côté de la Flandre le duc d’York avaitdéclaré le Il août, dans un grand conseil de guerre, que loin d’entreprendre une opération qui l’entraînerait dans l’intérieur du pays, il devait, d’aprèsl’ordre.formel de son gouvernement, prendre une direction tout opposée et attaquer Dunkerque, et il avait réclamé pour cela l’appui de Cobourg. Celui-ci avait vainement tenté de lui représenter tous les dangers qu’offrait cette dispersion de forces le siége de Dunkerque, auquel les Anglais songeaient déjà en avril et en mai, venait enfin d’être irrévocablement décidé en juillet, à l’instigation de lord Auckland (1). Le duc d’York trouvait le désir de s’emparer de ce port tout aussi légitime pour son gouvernement que celui de prendre Valenciennes ou l’Alsace pouvait l’être pour les Autrichiens, et Cobourg dut se résigner, non sans chagrin, à ce qu’il ne pouvait empêcher. Mais il n’agit que mollement et avec une répugnance bien marquée. L’armée française du Camp de César était alors si affaiblie et si désorganisée, que son chef provisoire, le général Kilmaine, n’essaya même pas de s’opposer à l’approche des colonnes ennemies; il évita le choc en se retirant à l’Ouest et en cherchant derrière les rochers des rives de la Scarpe une nouvelle position plus solide, qui ne protégeait plus la route de Paris, mais qui le mettait en communication avec le corps français établi à Lille. Quelque séduisante que dût paraître aux alliés cette route de Paris, ouverte désormais, il eût été téméraire de s’y engager tant que les masses de Kilmaine étaient intactes. Nul ne songea donc à une invasion au quartier général de Cobourg; mais le moment était arrivé où, pour hâter l’accomplissement même des projets de ce dernier et pour assurer le succès d’une guerre de sièges, une grande bataille aurait été nécessaire. Cependant, tandis que les Anglais attaquaient Dunkerque, Cobourg reçut l’ordre d’investir Le Quesnoy, ville située à trente lieues de là, et, par conséquent, de diviser l’armée en deux parties de force ou plutôt de faiblesse (1) Voyez, à ce sujet, un mémoire détaillé de Crawfurd et Jerry, dans la Cor/-e~)o~cHceo/’jLo)-e;~McMa~IU,86.