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FIN UN LA CAMPAGNE EN 1793. 421

sur la défensive, que j’occupe les lignes de la Lys et que je batte les Hollandais. Ceci fait, je pourrai avec vingt mille hommes tenir en échec les Anglais, qui sont déjà en fort mauvais état, et délivrer Le Quesnoy avec trente mille autres. :c On voit par là qu’il luttait péniblement contre une tâche trop lourde pour lui, qu’il réfléchissait, qu’il hésitait, et avait peine à prendre un parti. Il eut cependant la satisfaction de voir sa résolution approuvée par ses supérieurs. Le ’13, Carnotlui exprima encore une fois dans sa réponse le regret qu’on eût abandonné le premier plan; mais il loua d’autant plus son désir de délivrer Le Quesnoy, que les nouvelles que l’on recevait de cette ville étaient fort inquiétantes; il lui donna donc de nouveau des pouvoirs illimités pour mettre ses projets à exécution.

Tous les hommes compétents à moi connus, depuis le général Jomini jusqu’au maréchal Soult, sont unanimes à blâmer ces décisions. Tous déclarent que Houchard commit une faute grave en ne consommant pas la ruine du duc d’York, laquelle, certaine le 8, était encore possible le 10, avant de se tourner contre un nouvel ennemi. Seulement nul n’a remarqué, parce que nul jusqu’alors n’avait puisé ses renseignements aux sources authentiques, que les fautes de Houchard ont été, sinon provoquées, du moins approuvées sans restrictions par le Comité de Salut public. De même que c’étaient les craintes exagérées de Carnot au sujet de Dunkerque qui avaient décidé le 29 août l’abandon du premier plan d’attaque, de même encore ce furent les préoccupations du gouvernement à l’égard du Quesnoy qui apposèrent le sceau de l’approbation aux fautes commises par Houchard le 10 septembre.

Le châtiment de ces fautes ne se fit pas longtemps attendre. Toutefois les Français remportèrent contre les Hollandais les mêmes succès qu’à Hondschoote les IIoDandais, échelonnés le long de la Lys, furent attaqués du côté de Lille et du côté de Poperinghe par des forces trois fois supérieures quoiqu’ils se défendissent tout le jour avec une fermeté dont on ne les croyait pas susceptibles, ils finirent par succomber aux masses toujours nouvelles qui fondaient sur eux, et furent rejetés en déroute du côté du Nord, vers Ypres et Rousselaer, après avoir perdu trois mille hommes. Mcnin, leur quartier généra!,