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Page:Sybel - Histoire de l’Europe pendant la Révolution française 2.djvu/471

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SITUATIQN DU PAYS. ~67 1 ’1 ’1

d entants, de vieillards et de malades, se préparait à tenter un dernier combat. Mais les efforts des paysans restèrent sans succès les républicains repoussèrent successivement toutes leurs attaques, et vers le soir les troupes des insurgés abandonnèrept le champ de bataille, qu’ils laissèrent jonclié de quatre mille morts. Serrées entre les vainqueurs qui les poursuivaient et la Loire, fort large en cet endroit, ces troupes auraient été perdues sans retour sans la négligence de Léchelle, qui leur ouvrit un chemin pour échapper au danger et donna à la guerre une direction nouvelle et inattendue.

Les chefs vendéens avaient déjà reconnu en plusieurs occasions la nécessité d’étendre la guerre aux provinces voisines; mais l’attachement des paysans à leur sol natal les avait toujours arrêtés. Cette fois, ce fut le marquis de Bonchamp qui, la veille de la bataille, présenta comme dernière ressource le passage de la Loire et l’espoir d’enflammer le zèle des paysans catholiques de la Bretagne et de les entraîner dans la lutte. A son instigation, un détachement traversa le fleuve près de Saint-Florentin, au plus fort même du combat, repoussa prés de Varades le premier poste des ennemis, et permit par là à l’armée vaincue de gagner la rive opposée avec son immense cortége le tout formait cent mille hommes environ, dont trente mille étaient encore propres au combat. Tant que Canclaux avait commandé, le fleuve avait été gardé avec le plus grand soin sur toute la ligne, et il eût été impossible de transporter ainsi la guerre sur un autre théâtre mais Léchelle, absorbé par la lutte et les combats, avait négligé toutes les mesures de précaution; la Bretagne, l’Anjou et le Maine se trouvaient donc exposés presque sans défense aux attaques des Vendéens. Kléber mit tout en œuvre pour protéger les villes de la rive droite du fleuve et pour atteindre l’armée ennemie qui se dirigeait vers le nord le 27 malheureusement, au moment même o{i il 1 apercevait cette armée non loin de Laval, il reçut de Léchello des ordres si absurdes que le jeune Larochejaquelein, alors commandant en chef des Vendéens, battit l’armée républicaine le lendemain et la mit complètement en fuite. Léchelle arriva à point nommé pour être témoin de cette dispersion. Il était si méprisé des soldats que, ayant crié à une troupe de fuyards n Pourquoi dois-je commander à de tels lâches 9 s un de ceux-ci lui répandit