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EN PRÉPARANT SES LIGNES

brune avec le ventre rouge, et, si vous y tenez, une troisième blanc et rouge. La truite, surtout celle qui habite les cours d’eau rapide, aime le rouge, et, quand il fait sombre, un peu de blanc tranche bien sur le ton foncé des eaux du printemps.

Inutile d’ailleurs de faire une sélection trop savante, car, à bien y penser, si la truite veut donner, — si elle n’est pas en humeur, rien à faire, — elle sautera, un peu plus un peu moins, sur la première mouche venue lancée d’une main experte et au bon endroit.

Vous avez sans doute remarqué combien vaguement les mouches artificielles ressemblent à celles que l’on veut imiter. Ce sont des leurres soignés, aux couleurs tentantes et jolies, mais adaptés à des conditions qui ne sont pas toujours les nôtres. D’ailleurs c’est tout simple : couleurs vives pour le printemps, les eaux et les jours sombres ; couleurs foncées pour les saisons plus avancées, les eaux et les temps clairs. La petite truite vorace n’en a cure, mais la grosse truite, plus rusée, demande de ces ménagements.

Des pointes parfaites, un crin simple, frais, trempé au préalable, une corde souple et imperméable, une perche bien balancée, un dévidoir en bon état, il n’en faut pas davantage…