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EN PRÉPARANT SES LIGNES

les dernières résistances, en tournant le dévidoir au clic clic joyeux.

L’épuisette est à portée de votre main. Accroupi, le bras droit levé, à demi-tendu et un peu en arrière, vous tenez ferme la poignée et la corde. Le bout de votre ligne s’arque fortement. Votre main gauche plonge l’épuisette et recueille la captive : ventre rouge, dos noir, ailerons blanc et noir, dans le filet qu’elle agite de ses soubresauts désespérés.

Puis c’est une autre et une autre encore. Vous étendez de la ligne et lancez maintenant au loin, en plein courant. La corde siffle impatiente au bout de votre bras infatigable, et les mouches tombent de ci, de là, sautillent, promenant leur appel tentateur.

Le jour s’éteint trop vite à votre gré. Déjà les engoulevents marathonnent en jetant là-haut leur appel criard.

Restez encore car c’est l’heure des belles prises. Changez plutôt pour la mouche blanche, la mouche du soir.

Vous ramenez distraitement à vous pour un nouveau lancer en laissant s’enfoncer quelque peu