vos appâts, lorsque soudain un remous se dessine. Votre ligne rudement secouée vous échappe presque des mains. C’est une grosse truite, qui, comme il arrive souvent à la tombée du jour, a saisi votre dernière mouche à quelques pouces de la surface, sans sauter, et appuie maintenant vers le fond de tout le poids de ses deux ou trois livres.
Ah ! la belle lutte, surtout si vous pêchez dans une eau rapide !
Allons, pas de brusquerie, du sang froid, du doigté ! C’est le temps de se rappeler les erreurs passées, les impatiences non contenues, avec, comme résultat, le crin ou la mouche cassés et adieu, la belle capture ! N’essayez pas d’enferrer à fond, votre truite est piquée et chaque effort l’enferre davantage si vous avez soin de garder la tension voulue. Méfiez-vous d’une détente subite, soyez prêt à ramener vivement de la gauche, car le plus difficile est de garder une prise qui vient vers vous après une volte-face inattendue. Vous vivez les plus beaux moments de la pêche, mais souvenez-vous toujours qu’il y a souvent loin de la rivière à l’épuisette.
Autant il est facile de cueillir la petite pièce, autant il faut d’adresse pour en amener une grosse, et plus encore… deux ou trois !