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JASON.

Vous savez à quels soins la guerre ici m’engage.
Les troupes qu’aujourd’hui fait assembler le Roi,
N’attendent plus que moi.


Scène IV

Médée, Oronte, Nérine.

ORONTE.

Vos soupçons étoient vrais, j’ai vu, j’ai vu moi-même
L’inexcusable trahison,
Qui doit être le prix de votre amour extrême ;
J’ai lu dans le cœur de Jason,
Il m’ôte la princesse, il l’aime.
De tant de perfidie, ô Ciel, fais-nous raison.

MÉDÉE.

Eût-il le ciel à ses vœux favorable,
Ne craignez point cet Hymen odieux ;
Au pouvoir de Médée il n’est rien de semblable,
Elle asservit la terre, elle commande aux cieux.
Je tiens la foudre suspendue,
Mais si Créon ne cède pas,
Il verra quelle peine est due
À qui se fait le soutien des ingrats.

ORONTE.

Pardonnez à ma foiblesse,
L’amour a su m’engager.