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Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 1, 1748.djvu/343

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mmande,
Et ce Dieu, tout aveugle et tout enfant qu’il est,
Dispose de nos cœurs quand et comme il lui plaît.
Ainsi malgré l’effort d’une haine endurcie,
Je n’ai pu résister aux charmes de Lucie,
Quoique pour arriver au but que je prétends
Mon espoir le plus doux soit d’espérer au temps.

Oronte

Sans doute que d’Éraste il lèvera l’obstacle,
Il fait de grands coups.

Florame

J’en attends ce miracle.
Cependant chez Lucie un secret rendez-vous
Ce soir offre à ma flamme un entretien fort doux,
Sa Suivante au signal me doit ouvrir la porte.
Ce lieu m’étant suspect, daignez m’y faire escorte,
Aurez-vous ce loisir ?

Oronte

Oui, je vous le promets,
Pour servir un ami je n’en manque jamais.

Florame

Je vous prendrai chez vous.


Scène V

ORONTE, CLITON.

Cliton

Elle est modeste et sage,
Et le plus défiant n’en prendroit pas ombrage,
Sa conduite est réglée, et sans ce grand défaut
Qui la fait vous aimer un peu plus qu’il ne faut,
Elle seroit seconde en qualités exquises ?

Oronte

Tu vas tout de nouveau débiter cent sottises.