Est-il légèreté comparable à la vôtre ?
Tout le sexe est changeant, hier l’un, aujourd’hui l’autre.
Feignez pour mieux fourber de craindre ce malheur ;
Mais combien après tout en sont morts de douleur ?
À ces fâcheux revers combien n’ont pu survivre ?
L’exemple est dangereux, je renonce à le suivre.
Pour un si bel effort votre cœur est trop bas.
L’entreprenne qui veut, je lui cède le pas.
Quand je mourrois pour vous d’angoisse et de martyre,
Et que deux ou trois jours on vous entendroit dire,
C’étoit un brave Amant, c’est pour moi qu’il est mort,
Hélas ! J’en ai regret : J’y gagnerois très fort.
N’est-ce rien qu’acquérir une illustre mémoire ?
Me préserve le Ciel d’une si triste gloire.
Cependant, vous direz encor que vous m’aimez ?
Consultez-en mon cœur, ce cœur que vous charmez.
Scène VI
Oronte s’en va par un côté, et incontinent après, Lucie s’en va par l’autre.
Ils s’adorent, te dis-je, on me l’a fait connoître.
Voici mon Frère, Ô Dieux !