Scène III
Madame, sauvez-moi des poursuites d’un frère.
Il tache à me connoître, et son esprit jaloux
De quelque promenade est peut-être en courroux.
En vain par cent détours, allant de rue en rue,
J’ai cru que dans la presse il me perdroit de vue,
Il m’a toujours suivie, et marchant sur mes pas
M’a contrainte à la fin, pour ne me perdre pas,
D’entrer ainsi chez vous, où j’implore votre aide
Pour trouver à ma crainte un assuré remède.
Connaissez qui le cherche.
Ah, Lucie, est-ce vous ?
C’est moi que le chagrin d’un Frère trop jaloux…
Mais il frappe déjà ; pour me servir d’asile,
Feignez de revenir maintenant de la Ville.
Je vous laisse ma coiffe.
Il faut donc vous cacher.
J’entre ici.
Savez-vous…
Veut-on se dépêcher ?
Qu’on ouvre.
Elle a beau faire, elle payera la dette.
Que croira-t-il de moi ?