Scène IV
Prends ma coiffe, Lisette.
Pardonnez un abord qui me rendra suspect
De manquer envers vous d’amour et de respect,
Je suis mon désespoir, et ne retiens qu’à peine
Les flots impétueux du courroux qui m’entraîne.
Votre mauvaise humeur aujourd’hui me surprend,
Je croyois votre esprit dans un calme si grand,
Qu’aux plus rudes assauts toujours inébranlable,
Du moindre emportement vous fussiez incapable.
Je le suis pour tout autre, et trop d’amour pour vous
Est cause…
Quoi, je suis l’Objet de ce courroux ?
Niez l’ingrat mépris dont vous payez ma flamme,
Niez que mon rival puisse tout sur votre âme,
Que de vos trahisons mes yeux soient les témoins.
Croyez-moi, vous rêvez, Éraste.
Mais du moins
Vous tomberez d’accord qu’on peut vous avoir vue
Dans quelque confidence au milieu de la rue ?