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Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 1, 1748.djvu/413

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Scène IV

ERASTE, DOROTEE, LISETTE.

Lisette sort, et rentre sur la fin de la Scène.

Dorotée, donnant sa coiffe à Lisette comme feignant de revenir de la Ville.

Prends ma coiffe, Lisette.

Eraste

Pardonnez un abord qui me rendra suspect
De manquer envers vous d’amour et de respect,
Je suis mon désespoir, et ne retiens qu’à peine
Les flots impétueux du courroux qui m’entraîne.

Dorotée

Votre mauvaise humeur aujourd’hui me surprend,
Je croyois votre esprit dans un calme si grand,
Qu’aux plus rudes assauts toujours inébranlable,
Du moindre emportement vous fussiez incapable.

Eraste

Je le suis pour tout autre, et trop d’amour pour vous
Est cause…

Dorotée

Quoi, je suis l’Objet de ce courroux ?

Eraste

Niez l’ingrat mépris dont vous payez ma flamme,
Niez que mon rival puisse tout sur votre âme,
Que de vos trahisons mes yeux soient les témoins.

Dorotée

Croyez-moi, vous rêvez, Éraste.

Eraste

Mais du moins
Vous tomberez d’accord qu’on peut vous avoir vue
Dans quelque confidence au milieu de la rue ?