Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 2, 1748.djvu/244

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LA REINE.

Oui, ma fille, et pour comble de maux
Même sort attendoit deux illustres rivaux :
Léontidas n’est plus.

ERIPHILE.

Que dites-vous, madame ?

LA REINE.

Tous deux par Timocrate ont vu couper leur trame,
Et ce fier ennemi triomphe injustement
De toute la fureur de mon ressentiment :
Vois dans un tel destin ce qui nous reste à craindre.

ERIPHILE.

Et pour eux et pour nous il est sans doute à plaindre ;
Mais achevez, de grâce, après un tel malheur,
Tous les nôtres, madame, ont-ils manqué de cœur ?
Laissent-ils sans obstacle échapper la victoire ?

LA REINE.

Nicandre avec éclat en dispute la gloire,
Et contre Timocrate il emploie à son tour
Ce qu’inspire aux grands cœurs et l’honneur et l’amour,
Mais comme sur lui seul tout l’État se repose,
Son péril de mon trouble est la plus juste cause,
Outre qu’à ces sujets et d’alarme et d’effroi,
Cléomène… mais, dieux ! Est-ce Arcas que je vois ?


Scène IV


La Reine, Eriphile, Arcas, Doride, Cléone.

LA REINE.

Et bien ? Arcas vient-il, après tant de disgrâces,
Nous expliquer du sort les dernières menaces ?

ARCAS.

Madame, plût au ciel qu’au prix de tout mon sang…