Aller au contenu

Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 3, 1748.djvu/27

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Et, dans plus d’un miroir, on me voit chaque jour
Aller, de temps en temps, me faire un peu de cour.

D. FERNAND.

Il est doux de s’y voir, quand la copie agrée.

BÉATRIX.

Je ne m’y trouve pas tout à fait déchirée ;
Et j’en prends plus de droit d’aimer l’original.



Scène V.

D. FERNAND, D. JUAN, BÉATRIX, GUZMAN.
D. JUAN.

Seul avec Béatrix ? C’est n’être pas trop mal.

D. FERNAND.

Venez-vous m’envier le bien que je posséde ?

D. JUAN.

Brûlant pour sa maîtresse, il faut qu’on me la céde.

D. FERNAND.

Gardez qu’à l’obtenir vos efforts ne soient vains.

BÉATRIX.

Hé, de grace, pour moi n’en venez pas aux mains.

D. JUAN.

Tu n’as qu’à décider, je prétens, il s’oppose.

BÉATRIX.

Je pense que pour vous je sens la même chose,
Et crains bien que, restant dans cette égalité,
Aucun des deux jamais n’ait droit de primauté.
Adieu.

GUZMAN.

Adieu.Bon soir, la belle.