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Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 3, 1748.djvu/28

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Scène VI

D. FERNAND, D. JUAN, GUZMAN.
D. JUAN.

Adieu.Bon soir, la belle.Et Guzman la cajole
Déjà ?

GUZMAN.

Déjà ?Non pas, Monsieur, c’est que je la console ;
Ces belles ont toujours l’esprit déconcerté,
Quand on leur dit adieu, sans parler de beauté ;
Il se faut acquitter du moins de la grimace.

D. JUAN.

Où l’avez-vous trouvée ?

D. FERNAND.

Où l’avez-vous trouvée ?Dans cette même place,
Où soudain il m’a vû changer de rendez-vous.

D. JUAN.

Aimant en deux endroits, ce changement est doux.
C’est recouvrer soudain une faveur perdue.

D. FERNAND.

Je l’avois d’Isabelle, & l’ai de l’Inconnue.
L’une hors du logis doit passer jusqu’au soir ;
Et, sur quelques secrets, l’autre cherche à me voir.

D. JUAN.

Vous brûlez d’éclaircir celui de l’aventure ?

D. FERNAND.

Cette assignation m’en donne bon augure.

D. JUAN.

Oui, mais je vous apporte un sujet de souci,
Votre beau-pere sait que vous êtes ici.

D. FERNAND.

Que je suis arrivé, Dom Juan ?