Doutez, puisqu’il vous plaît, pour moi, je suis pour eux ;
Et j’ai vû tant de fois de telles ressemblances,
Que je ne puis avoir toutes vos défiances.
Pour s’être tenu prêt à fourber avec nous,
Pouvoit-il deviner qu’on le menoit chez vous ?
Y seroit-il venu, sachant ce qu’il hazarde ?
Outre que, si vous-même y voulez prendre garde,
Quel que soit leur rapport de visage & de voix,
L’autre sembloit moins large, & plus grand de deux doigts.
Oui, je lui croi la taille un peu plus déchargée.
Non, non, c’est entre nous une histoire forgée,
Madame en juge mieux, & me doit quereller,
De peur que mon malheur ne m’oblige à parler.
Quels reproches de vous aurois-je lieu de craindre ?
Celui de mal aimer, ou plûtôt de trop feindre ;
Et de m’avoir caché qu’un plus heureux que moi
Était maître du cœur où prétendoit ma foi.
Si quelque autre a sur lui la victoire obtenue,
Je pourrois opposer l’amour d’une inconnue ;
Mais quoi que vous fassiez j’y prends peu d’intérêt.
Pour l’inconnue enfin je ne sais ce que c’est ;
Une telle aventure en vain pour moi s’explique,
Je n’y prens point de part, mais…
Monsieur, vous perdez temps.
Madame, pensez-vous…