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Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 3, 1748.djvu/62

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ISABELLE.

Madame, pensez-vous…Tu me parles en vain ;
Je ne croirai jamais qu’un autre lui ressemble,
Si tous deux aujourd’hui je ne les vois ensemble.
Tantôt pour m’éclaircir il peut venir chez moi.

D. FERNAND.

J’irai, mais Dom Fernand vous répond-il de soi ?

ISABELLE.

Qu’un semblable souci n’ait rien qui vous tourmente.
Depuis une heure au plus j’ai revû son amante,
Qui, sans savoir encor ce que je crois de lui,
Doit chez moi, de nouveau, l’envoyer aujourd’hui.
L’un ou l’autre y manquant, je sai mon personnage.
Adieu.



Scène IV.

D. JUAN, D. FERNAND, GUZMAN.
GUZMAN.

Adieu.C’est fait, Monsieur, il faut trousser bagage,
À l’impossible enfin nul, dit-on, n’est tenu.

D. FERNAND.

Va, mon talent encor ne t’est pas bien connu.

D. JUAN.

Quoi, vous croyez plus loin pousser l’effronterie ?

D. FERNAND.

Je prétens au besoin suppléer d’industrie.
Pour rompre l’embarras où le hasard m’a mis,
Il ne faut qu’un exempt qui soit de vos amis.

D. JUAN.

Je puis vous en fournir.