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Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 3, 1748.djvu/74

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Scène III.

D. FERNAND, ISABELLE, BÉATRIX, GUZMAN.
D. FERNAND.

La voici qui paroît.Dois-je encor redouter
L’erreur qui contre moi vous a fait emporter ?
L’ordre d’une inconnue, à qui mon cœur se donne,
Veut qu’à vos volontés Dom Fernand s’abandonne ;
Et, dans l’obscur succès dont je presse la fin,
Ce que vous résoudrez réglera mon destin.

ISABELLE.

Vous serez Dom Fernand, si vous le voulez être,
Lorsque Dom Dionis aura voulu paroître ;
Vous êtes tous les deux tant qu’on ne le voit pas.

BÉATRIX.

Ne doutez plus, Madame, il n’est qu’à trente pas ;
Son Valet qu’il envoie en ôte tout scrupule.

ISABELLE.

Il ne me l’ôte pas.

GUZMAN.

Il ne me l’ôte pas.Je suis moins incrédule,
Et me suis trop senti de la contrefaçon.

D. FERNAND.

Mais, Madame, pourquoi cet outrageant soupçon ?
Que pourrois-je espérer d’une lâche imposture ?

ISABELLE.

Sans aucun intérêt je voi cette avanture ;
Dionis ou Fernand, tout est égal pour moi ;
Je vous l’ai déjà dit, Dom Félix a ma foi ;
Mais la dame inconnue à qui vous voulez plaire,
Par beaucoup de raisons me doit être bien chere ;