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Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 3, 1748.djvu/80

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ISABELLE.

Quoi, pour votre intérêt vous voulez qu’il s’arrête,
Quand le pouvoir du roi rend son excuse prête ?
C’est, pour n’y pas céder, une trop juste loi.

D. FERNAND.

Que dites-vous, Madame, il est mandé du roi ?

ISABELLE.

Que vous êtes adroit à bien donner le change !
Mais rien, de votre part, ne doit sembler au étrange ;
Et la fourbe est pour vous un don si naturel…

D. FERNAND.

M’en accusez encor ! Ce reproche est cruel.
Si votre injuste erreur vous est toujours si chere,
Que rien, sans Dom Fernand, ne vous peut satisfaire,
Quoi qu’il vous opposât, deviez-vous consentir,
Puisqu’il étoit chez vous, à le laisser sortir ?

ISABELLE.

Le trait est si subtil, qu’il faut que je confesse
Qu’on ne peut rien conduire avec plus de justesse ;
Et, comme de l’exempt je connoissois le nom,
J’ai crû, vous arrêtant, que c’étoit tout de bon.
Où l’avez-vous laissé ?

D. FERNAND.

Où l’avez-vous laissé ?Qui, Madame ?

ISABELLE.

Où l’avez-vous laissé ?Qui, Madame ?Hé, de grace,
Faites voir ailleurs vos tours de passe-passe.
L’on me dupe d’abord, mais j’en reviens soudain.

D. FERNAND.

Qu’est-ce-ici ?

D. JUAN à Dom Fernand.

Qu’est-ce-ici ?Remettez la partie à demain.
Aussi-bien, pour guérir l’erreur qui la posséde,
Vous voir tous deux ensemble est l’unique reméde.
Sans une telle preuve elle n’a point de foi.

D. FERNAND.

Béatrix.