Vous laisser encor Fille est un tort des plus grands,
Mais ne vous fâchez point, tout vient avec le temps.
De peur qu’à trop tarder ce vieux nom qui vous choque
Votre virginité vous presse et vous suffoque,
Demain, je vous amène un Galant achevé,
Joli, beau.
J’ai sans vous un Gendre tout trouvé.
Qu’on le fasse venir.
Ah, voyons donc ce Gendre.
Trois jours après l’hymen c’est un homme à se pendre.
Et la chère Lucrèce, elle n’est point ici ?
Je la cherchois des yeux.
Vous met-elle en souci ?
Virgine promptement.
Vous l’appelez Virgine ?
Pour Monsieur le Marquis avertis ma Cousine.
Elle l’avertira si je veux. Demeurez.
Vous vous faites servir, ma foi ; vous en aurez
Des Valets qui plus haut que vous de trois étages,
Quand vous commanderez, se mettrant à vos gages ?
Il est fort pour Virgine, et ne sauroit souffrir.
Demain vous en pourrez tout au long discourir.
Bouche close aujourd’hui, Compère.
Elle est heureuse,
Et tandis que ma Fille est sotte, vieille, gueuse,
C’est pour elle un sujet d’Orgueil…