Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 4, 1748.djvu/505

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Dom Juan

Vous ?
Elle se moque ; allez, faites choix d’un époux.
Je vous garantis, moi, s’il faut que j’en réponde,
Propre à vous marier plus que Fille du monde.
Monsieur le médecin s’y connoît, et je veux
Que lui-même…

Sganarelle, lui tâtant le pouls.

Voyons. Le cas n’est point douteux.
Mariez-vous, il faut vous mettre deux ensemble ;
Sinon ; il vous viendra mal encombre.

Léonor

Ah, je tremble,
Et quel mal est-ce là que vous nommez ?

Sganarelle

Un mal
Qui confirme en six mois l’humide radical ;
Mal terrible, astringent, vaporeux.

Léonor

Je suis morte.

Sganarelle

Mais surtout qui s’augmente au couvent.

Léonor

Il n’importe,
On ne laissera pas de m’y mettre.

Dom Juan

Et pourquoi ?

Léonor

À cause de ma Soeur qu’on aime plus que moi,
On la mariera mieux, quand on n’aura plus qu’elle.

Dom Juan

Vous êtes pour cela trop aimable et trop belle.
Non, je ne puis souffrir cet excès de rigueur ;
Et dès demain, pour faire enrager votre Soeur,
Je veux vous épouser. En serez-vous contente ?

Léonor

Hé, mon Dieu, n’allez pas en rien dire à ma Tante.