Qu’on le fasse venir, allez Nérine. Ainsi
De mon cœur, de ma foi, n’ayez aucun souci ;
Après ce que j’ai dit, vous en êtes le maître.
Ah, Madame, par où puis-je assez reconnoître…
Seigneur, un peu de trêve ; en l’état où je suis,
J’ai comblé votre espoir, c’est tout ce que je puis.
Scène III
Ce retour me surprend. Tantôt contre Thésée
Du plus ardent courroux vous étiez embrasée,
Et déjà la raison a calmé ce transport ?
Que ferois-je, ma Soeur ? C’est un Arrêt du Sort.
Thésée a résolu d’achever son parjure,
Il veut me voir souffrir, je me tais, et j’endure.
Mais vous répondez-vous d’oublier aisément
Ce que sa passion eut pour vous de charmant ?
D’avoir à d’autres vœux un cœur si peu contraire,
Que…
Je n’ai rien promis que je ne veuille faire.
Qu’il s’engage à l’hymen, j’épouserai le Roi.
Quoi ? Par votre aveu même il donnera sa foi ;
Et lorsque son amour a tant reçu du vôtre,
Vous le verrez sans peine entre les bras d’une autre ?
Entre les bras d’une autre ! Avant ce coup, ma Soeur,
J’aime, je suis trahie, on connoîtra mon cœur.