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Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 5, 1748.djvu/102

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Carlin.

J’ai cessé d’écouter.Rencontres de Madrid.

D. César.

Ah ! Carlin, qu’il en est quelquefois d’agréables !
Si tu savois…

Carlin.

Si tu savois…Quoi ?

D. César.

Si tu savois…Quoi ?Mais…

Carlin.

Si tu savois…Quoi ?Mais…Hé, de par tous les diables,
Contez-moi sans prélude…

D. César.

Contez-moi sans prélude…Ah ! J’en suis enchanté.
C’est… Imagine-toi la plus rare beauté.
Un teint, des yeux, la bouche…

Carlin.

Un teint, des yeux, la bouche…Et quelle est cette belle ?

D. César.

Je ne sais.

Carlin.

Je ne sais.N’ose-t-on que la regarder ?

D. César.

Je ne sais.N’ose-t-on que la regarder ?Elle ?
Nous nous sommes parlés.

Carlin.

Nous nous sommes parlés.Faites-moi donc savoir…

D. César.

Le jour de ton départ me promenant le soir,
J’apperçois un brutal qui chagrinoit deux dames ;
Moi, l’ennemi mortel des procédés infames,
Je m’avance, & d’abord…

Carlin.

Je m’avance, & d’abord…J’entens, flamberge au vent.

D. César.

Tu l’as dit ; mon brutal prend soudain le devant,
Gagne au piéd. Je m’approche, & vois en l’une d’elles
Un si brillant amas de graces naturelles,