Aller au contenu

Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 5, 1748.djvu/114

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Une fille à s’aimer n’est toujours que trop prête.
Entrons, mon fils, je veux vous parler tête à tête.
Depuis votre départ j’ai sur quoi m’expliquer.

D. CÉsar à Isabelle.

Ma sœur, au rendez-vous il vous faudra manquer.

Isabelle.

Que direz-vous de moi ? Ma honte en est extrême.

D. César.

Aimez-moi seulement autant que je vous aime.



Scène VI.

CARLIN, BÉATRIX.
Carlin.

Écoute.

Béatrix.

Écoute.Qu’est-ce ?

Carlin.

Écoute.Qu’est-ce ?Enfin, ma chere Béatrix,
Comment sommes-nous ?

Béatrix.

Comment sommes-nous ?Eh, comme tu sais.

Carlin.

Comment sommes-nous ?Eh, comme tu sais.Tu ris ?
Mais, quand on doit s’aimer, l’étoille étant fort prompte,
D’abord que l’on se voit, on se sent.

Béatrix.

D’abord que l’on se voit, on se sent.À ce compte,
Tu m’aimerois un peu ?

Carlin.

Tu m’aimerois un peu ?Tout franc, cela va bien.
Le moyen que pour toi je ne sentisse rien ?
Mon maître en raisonnant sur ce qui te regarde,
M’a parlé mille fois de ton humeur gaillarde,