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Scène III.
D. CÉSAR, CARLIN.
Carlin.
Ma foi, la piéce est drôle.
D. César.
Des traits si ressemblans sont une chose rare.
J’ai d’abord comme folle écouté Béatrix ;
Mais, Carlin, ce vieillard me prendre pour son Fils ?
Carlin.
Profitons du bon temps que le hazard nous donne ;
Si je ne suis trompé, Monsieur, l’Auberge est bonne.
Pouvions-nous mieux choisir ?
D. César.
Je m’en trouve fort bien.
Carlin.
Sans la sœur, avouez que je ne tenois rien,
J’aurais eu beau prêcher.
D. César.
J’eusse eu peine à me rendre. Ah ! Carlin, qu’elle est belle !
L’as-tu bien regardée, & ne vaut-elle pas
Tous ses soins…
Carlin.
Mais n’osant plus ici l’entretenir qu’en frere,
Qu’en aurez-vous de joie ?
D. César.
L’amour, sous quelque habit qu’il s’ose déguiser,
A toujours certains temps dont il sait bien user.