Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 5, 1748.djvu/142

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D. Fernand.

Dom César n’a point eu le don de la charmer,
Quoi que j’en puisse dire, elle a peine à l’aimer ;
Et si je veux pour elle écouter ma tendresse,
Je dois suspendre au moins l’hymen dont il me presse.
Entre nous, je ne sai si l’air provincial
Donne à certaines gens un trait original ;
Mais dans sa gaie humeur ce Dom César s’oublie,
Et le bon sens toujours n’est pas de la partie.
Au portrait dont pour lui vous m’aviez prévenu,
Il faut vous l’avouer, je ne l’ai point connu,
Je lui croyois l’esprit poli, galant, docile.

Enrique.

Depuis de deux ans que j’ai quitté Séville,
J’ignore ce qu’il est ; mais quand je suis parti,
C’étoit de mille dons un esprit assorti,
Je ne sai quoi d’aisé, du brillant, du solide.

D. Fernand.

Il est brusque, & de tout en souverain décide.
Si l’hymen, dès demain, ne remplit ses désirs,
Il ne sait ce que c’est que pousser des soupirs.
Il est riche, & par tout peut choisir une femme.

Enrique.

Ah, Dom César n’a point cette bassesse d’ame,
Il est civil, honnête, & dans ce que j’en sais…



Scène II.

D. FERNAND, D. CÉSAR, D. PASCAL, ENRIQUE, CARLIN.
D. Fernand voyant D. Pascal.

Le voici qui paroît.

Enrique voyant D. César.

Le voici qui paroît.C’est lui-même, il est vrai.