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Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 5, 1748.djvu/189

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mars

Et c’est à quoi l’Amour prend garde ?
Pourvu que tout vous soit soumis,
Que vos droits soient bien affermis,
Qu’importe…

l’amour

Passe encor pour ce qui me regarde ;
Mais ce qui fait tout mon ressentiment,
Et m’est une peine cruelle,
C’est que lorsque avec une Belle
J’ai fait l’union d’un Amant,
Et qu’elle en croit les nœuds serrés si fortement,
Que rien ne sauroit plus l’arracher d’auprès d’elle,
Si LOUIS dans sa noble ardeur
Court où l’appelle son grand cœur,
L’Amant, quoique plein de tendresse,
Se reproche un honteux repos,
Et quitte aussitôt la Maîtresse,
Pour suivre les pas du Héros.
Elle s’en plaint, elle en soupire,
Et par sa disgrâce fait voir
La foiblesse de mon Empire.

la renommée

Que n’usez-vous alors de tout votre pouvoir,
Pour rappeler ceux que la Guerre attire ?
   

l’amour

Il ne tient pas à la vouloir ;
Mais j’ai beau faire, j’ai beau dire.
Charmés de voir LOUIS, de marcher sur ses pas,
Quelque flatteur que pour eux je puisse être,
C’est un Enfant qui parle, ils ne m’écoutent pas,
Et les combats
Auprès de leur Auguste Maître,
Ont pour eux plus d’appas,
Que les plus tendres feux qu’en leurs cœurs j’ai fait naître.
Ainsi la Guerre est un malheur
Qui me rend inutile, et c’est de quoi j’enrage.