Vous aurez pris ce temps pour revoir Polixène ?
Je l’ai vue, et n’ai pu lui parler de ma peine,
Ses pleurs qui pour Hector coulent presque toujours
Des larmes de la Reine accompagnent le cours ;
Mais de ses tristes yeux la langueur, quoique extrême,
A semblé m’assurer qu’elle est encor la même,
Et malgré sa douleur j’ai vu je ne sais quoi
Qui forçoit ses regards à s’expliquer pour moi.
Prince, s’il est ainsi, je n’ai plus rien à dire,
Achille sur ses vœux m’a donné plein empire,
Et pourvu que Priam réponde à nos souhaits,
Je vais sur l’heure agir, soyez sûr de la paix.
Mon cœur comme le vôtre est tout à Polixène,
Et si… Mais quel sujet de nouveau me l’amène ?
Madame, en ma faveur daignez lui protester…
Voyez qu’elle s’avance, il la faut écouter.
Scène II
Ne vous étonnez point si dans notre infortune
J’ose encor me résoudre à vous être importune.
Il est, vous le savez, d’un cœur grand, généreux,
De se faire toujours l’appui des malheureux,
Et ce que vos bontés m’ont obtenu d’Achille,
M’ayant fait voir qu’en vous la vertu trouve asile,