Aller au contenu

Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 5, 1748.djvu/237

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Et les forces dont les Dieux m’ont fait part,
Mettront peut-être obstacle au pouvoir de votre Art.

circé

De la témérité passer à l’insolence !
Prétendre que les Dieux appuyant vos projets…
Ah, c’en est trop, il faut punir cette arrogance,
Fiers Ministres de ma vengeance,
Avancez, il est temps, et je vous le permets.

glaucus

Et moi, qui sais confondre une injuste puissance,
Je vous défends de vous montrer jamais.

  
Tous les animaux sont engloutis dans la terre.

 

circé

Ciel ! Que vois-je ? La Terre s’ouvre,
Et par ces Animaux employés vainement,
Ma foiblesse qui se découvre,
Le laisse triompher de mon ressentiment.
Quoi, voir par son pouvoir mes forces abattues ?
Non, non, animez-vous, immobiles Statues.

  
Les dix statues de bronze qui servent de supports au berceau commencent à remuer.

 

glaucus

De ce que vous pouvez votre Art vous fait trop croire,
J’en saurai contre vous repoussez l’attentat,
Et ces vains Ennemis opposés à ma gloire,
Bien loin de la ternir, en accroîtront l’éclat.
Disparaissez, et sans combat,
Vous perdant dans les airs, cédez-moi la victoire.

  
Les statues s’envolent, et le berceau fond dans la terre.

Par l’inutile essai qui suit votre courroux,
Si tôt qu’à ses transports ma volonté s’oppose,
Madame, vous voyez ce que j’ai fait pour vous,
Quand j’ai voulu vous devoir quelque chose.