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Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 5, 1748.djvu/26

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Et l’honneur d’être à vous dont je me sens charmé
Toucheroit peu mon cœur si je n’étois aimé.

POLIXÈNE

Vous ne l’êtes que trop, mais j’ose le redire,
Vous en soupirerez ainsi que j’en soupire.
Poursuivez un Hymen à votre espoir si doux,
Quoi qu’on fasse, les dieux ne seront point pour nous,
Leur jalouse fureur seroit mal établie
S’ils souffroient que nos coeurs… Prince, adieu, je m’oublie,
Dans l’invincible effroi des malheurs que j’attends,
C’est redoubler mes maux que vous voir plus longtemps,
Plus je m’arrête ici, plus je devines sensible,
N’attendez rien pour moi, qu’une sort affreux, terrible,
Et pour vous consoler, en de si rudes coups,
Songez que si je meurs, je mourray toute à vous.