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Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 5, 1748.djvu/261

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Qui semble s’écarter un peu de la raison,
Je dis qu’un jour je serai sage,
Et j’aime assez à chanter sur ce ton.
Ah ! Combien il en est dont les désirs partagent
L’état riant où je me vois,
Qui sans en rien dire envisagent,
Comme un sujet mortel d’effroi,
L’incommode sagesse où les ans les engagent.
Et qui de tout leur cœur enragent
De n’oser être aussi folles que moi !
Sur l’avenir je me trompe peut-être ;
Mais enfin je prétends, lorsque j’en serai là,
Pour fuir leur ridicule, assez bien me connoître…
Mais adieu, va chercher Silla.
Je vois Mélicerte paroître.

palémon

Que ton humeur me plaît !

astérie

De grâce, éloigne-toi
Il faut que je lui parle, et Circé me l’ordonne.

palémon

Je te quitte à regret. Friponne,
Si tu n’as rien à faire autre chose, aime-moi.



Scène II


MÉLICERTE, ASTÉRIE.


astérie

À vous trouver j’ai bien eu de la peine
Depuis longtemps je vous cherche partout.

mélicerte

Confus, triste, inquiet, je sens que tout me gêne,
Et sans savoir ce que mon cœur résout,
J’entretiens dans ce Bois le chagrin qui m’y mène.