Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 5, 1748.djvu/296

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J’estime trop une si belle flamme,
Pour vouloir mettre obstacle à vos félicités.
Jouissez d’un amour qui ferme, inviolable,
Ne finira qu’avec ses jours.
Mon Art vous en est responsable,
Et s’il ne faut qu’en prolonger le cours,
Pour rendre plus longtemps votre bonheur durable
Vous êtes sûr de mon secours.

glaucus

Achevez, Inhumaine, et par cette menace
Montrez qu’on peut braver les Dieux impunément.
D’un triomphe si fier je vois le fondement.
Le Soleil est d’accord de tout ce qui se passe,
Et ce fatal enchantement
Qui me fait de Silla déplorer la disgrâce,
À votre cœur altier souffriroit moins d’audace
S’il n’appuyoit votre ressentiment.
Mais tout change, et peut-être ai-je le sujet d’attendre
Après une si lâche et noire trahison…
Ciel, qu’ai-je encor à craindre, et que vient-on m’apprendre ?



Scène VII


GLAUCUS, PALÉMON, CIRCÉ, DORINE.


palémon

Un malheur qui va vous surprendre.
Des fureurs de Circé Silla s’est fait raison,
Elle n’est plus.

glaucus

Silla n’est plus !