Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 5, 1748.djvu/298

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée



Scène VIII


 
GLAUCUS,PALÉMON.


glaucus

Quel charme en un moment nous met sur ce rivage.
Le Palais de Circé disparaît à nos yeux ;
Mais hélas ! Pour changer de lieux ;
En sentirai-je moins la rage,
D’avoir perdu ce que j’aimois le mieux ?
Toi qui vois ma douleur, si jamais, ô Neptune,
De quelque aimable Objet ton cœur fut enflammé,
Prends pitié de mon infortune,
Et me rends, s’il se peut, ce que j’ai tant aimé.
Il m’entend, sur les flots je le vois qui s’élève.
Toute la Cour le suit, j’en puis bien espérer.



Scène IX


NEPTUNE sur les flots, GLAUCUS.


neptune

Je plains les durs ennuis qui te font soupirer ;
J’ai commencé déjà, si Jupiter achève,
L’heureux sort de Silla pourra les réparer.
Ce rocher qui s’offre à ta vue,
Servira sous son nom d’éternel monument,
Qu’en son sein la Mer l’a reçue,
Et c’est là qu’à jamais de cet événement
Mille vaisseaux brisés par de fréquents naufrages