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Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 5, 1748.djvu/300

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De la combler de gloire après son infortune ;
Mais dans l’être nouveau qu’elle va recevoir,
Glaucus, contente-toi du plaisir de la voir,
Sans l’accabler encor d’une flamme importune.
Quelques droits que Circé t’ait acquis sur son cœur,
Ce Charme dissipé te défend l’espérance,
Et tu croirois en vain par ta persévérance
Venir à bout de sa vigueur.

glaucus

Et bien, je forcerai mon amour au silence.
Qu’elle vive ; la voir est l’unique douceur
Que presse mon impatience.

neptune

Viens lui prêter la main pour la tirer des flots.



Scène XI


NEPTUNE, GLAUCUS, SILLA.


glaucus

Enfin les Dieux, en vous sauvant la vie,
Daignent assurer mon repos.

silla

À m’acquitter vers eux ce bienfoit vous convie.
La surprise où me met l’inespéré bonheur.
De voir par leur bonté ma disgrâce arrêtée,
Ma laisse peu capable…

neptune

Ils connoissent ton cœur,
C’est assez, va, prends place auprès de Galatée,
Tandis que pour te faire honneur,
Les Nymphes et les Dieux des Campagnes prochaines
Te viendront applaudir sur la fin de tes peines.
Avancez, Faunes et Sylvains,
Et par quelque brillant spectacle,