Il faut du moins nous accorder,
Pour louer dignement cette belle comtesse.
La louer ? Ce n’est point mon fait.
Je ne pourrois assez élever son mérite,
Et j’aime mieux en être quitte
Pour ma guirlande & ce bouquet.
Prenez, d’une déesse il n’est rien qu’on refuse.
Pour moi, qui cherche à voir tous les cœurs sous ses loix,
Je sai comme il faut que j’en use,
Et veux mettre à ses piéds mon arc & mon carquois.
Qu’il est bien fait ! Mais, dieux !
[à la comtesse.]
Madame, c’est à vous que ce billet s’adresse.
Lisons.
Tout ce qu’il fait enchante.
Il n’est rien plus galant.
Quoique ma passion extrême
Me fasse un souverain bonheur
Du plaisir de vous dire à quel point je vous aime,
Permettez que l’Amour vous parle en ma faveur,
Avant que je parle moi-même.
J’ose attendre beaucoup d’un entretien si doux.
Hé, qui sent mieux que lui ce que je sens pour vous ?
C’est s’exprimer avec tendresse.