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Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 5, 1748.djvu/376

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Et qui, dans les plaisirs qu’ils semblent inventer,
N’ont de part que l’argent qu’on leur a fait coûter.
Que si, tout au contraire, il étoit gueux ?

Olympe.

Que si, tout au contraire, il étoit gueux ?Madame,
Tant de fêtes d’éclat qui vous prouvent sa flamme…

La Comtesse.

Il peut vivre d’emprunt, & sur le bien d’autrui
Faire, pour m’attraper, ce qu’il ne peut de lui.
Malgré moi quelquefois cette crainte m’occupe ;
Je n’ai point encore eu le talent d’être dupe,
Et pour m’en garantir je n’épargnerai rien.

Olympe.

Mais si vous connoissiez sa naissance, son bien,
Que tout dans sa personne…

La Comtesse.

Que tout dans sa personne…Et le marquis ? De grace,
Si j’aime l’Inconnu, que faut-il que j’en fasse ?
Il n’est pas sans mérite, & doit être écouté,
Par lui-même, ou du moins par l’ancienneté ;
De tous mes protestans c’est le premier.

Olympe.

De tous mes protestans c’est le premier.J’avoue
Qu’il a des qualités bien dignes qu’on le loue,
L’air noble.

La Comtesse.

L’air noble.Qui des deux me conseilleriez-vous,
Puis que j’en ai le choix, de prendre pour époux ?

Olympe.

Moi ?

La Comtesse.

Moi ?Vous vous étonnez ?

Olympe.

Moi ?Vous vous étonnez ?Si…

La Comtesse.

Moi ?Vous vous étonnez ?Si…Parlons d’autre chose.
On vous trouve chagrine, apprenez-m’en la cause,