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Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 5, 1748.djvu/377

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Le chevalier s’en plaint, & ne sait que penser
De voir qu’il ne fait plus que vous embarrasser.
D’où naissent les froideurs dont son amour s’alarme ?

Olympe.

À ne rien vous cacher, la liberté me charme.
Je tremble, & s’agissant d’un maître à me donner,
Un choix si hazardeux commence à m’étonner.

La Comtesse.

Ce maître à recevoir, dont le choix vous étonne,
Ne fait pas tant de peur quand l’amour nous le donne.
C’est par notre tendresse un mal bien adouci.

Olympe.

Hé, Madame, pourquoi me parlez-vous ainsi ?

La Comtesse.

Le trouble de vos yeux me fait beaucoup entendre ;
Et quand le chevalier.

Olympe.

Et quand le chevalier.Vous voulez m’entreprendre,
Je quitte, & me sentant trop foible contre vous,
Je vais chercher ailleurs des Ennemis plus doux.



Scène II

LA COMTESSE, VIRGINE.
La Comtesse.

Elle a beau déguiser, je l’ai trop su connoître ;
Elle aime le marquis.

Virgine.

Elle aime le marquis.Cela pourroit bien être.

La Comtesse.

Je n’ai point à m’en plaindre. Avant que s’expliquer,
Avec un autre amant elle veut m’embarquer ;
Et si jamais l’hymen à l’Inconnu m’engage,
Je lui dois du marquis abandonner l’hommage.