Scène III
Hé quoi ? Toujours chagrin ?
Madame, ignorez-vous les ennuis qu’on me donne ?
On ne le voit que trop, Olympe m’abandonne ;
Pour moi, pour mon amour, il n’est plus de secours.
Écoutons les amans, ils se plaignent toujours ;
La moindre vision, un rien, une chimere,
C’est assez, leur chagrin nous en fait une affaire.
Nous savons mal aimer.
Traiter de noir chagrin mes sentimens jaloux ;
Mais, & vous l’avez pû vous-même assez connoître,
Olympe fuit sitôt qu’elle me voit paroître,
Mon amour n’offre ici que des vœux superflus ;
Depuis qu’elle est chez vous, je ne la connois plus.
Si j’obtiens qu’un moment elle souffre ma vûe,
C’est un froid qui me glace, un dédain qui me tue ;
Et sur ce qu’à toute heure elle cherche à rêver,
Je soupçonne un rival que je ne puis trouver.
Qu’on est fou quand on aime !
Oui, blâmez-moi, Madame.
Quoi, vous ne savez pas ce que c’est qu’une femme,
Et que lorsqu’elle veut mettre sa flamme au jour,
Ses inégalités sont des marques d’amour ?