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Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 5, 1748.djvu/395

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Scène II

LA COMTESSE, LE CHEVALIER, LE MARQUIS, VIRGINE.
La Comtesse.

Hé bien, Olympe ?

Le Chevalier.

Hé bien, Olympe ?En vain ma passion se flatte,
Toujours même fierté dans sa froideur éclate ;
Et ce qui rend, sur-tout, mon esprit abattu,
C’est ce qu’elle m’a dit, & que je vous ai tû.
Si je veux qu’elle soit favorable à ma flamme,
Il faut pour l’Inconnu que je touche votre ame ;
Je ne puis être heureux, s’il n’obtient votre foi.

La Comtesse.

Et contre le marquis vous prenez cet emploi ?
C’est trahir l’amitié qui vous unit ensemble.

Le Chevalier.

À vous parler ainsi, je l’avouerai, je tremble,
Et me tairois encor, si l’aveu du marquis
Ne m’autorisoit pas à ce que je vous dis.
Sûr que rien ne peut nuire à son amour extrême,
À satisfaire Olympe il m’a porté lui-même ;
Et j’aurai tout gagné, si je puis obtenir
Que vos bontés pour moi la daignent prévenir.
Dites-lui qu’envers vous j’ai tout fait pour lui plaire.

Le Marquis.

Madame.

La comtesse au marquis.

Madame.Je commence à percer le mystére.
Olympe au Chevalier fait paroître à vos yeux
Tout ce qu’a le mépris de plus injurieux ;