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Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 5, 1748.djvu/396

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À servir l’Inconnu son adresse l’engage ;
Et loin de murmurer d’un si sensible outrage,
À ce même Inconnu faussement généreux,
Vous-même vous osez sacrifiez vos vœux ?
Chevalier, je ne sais si je me fais entendre,
Mais le nœud de l’intrigue est facile à comprendre ;
Olympe & le marquis, l’un de l’autre charmés,
Me craignent pour obstacle à leurs cœurs enflammés.

Le Chevalier.

Le marquis aimeroit Olympe ?

Le Marquis.

Le marquis aimeroit Olympe ?Moi, Madame ?
Vous le croyez ?

Le Chevalier.

Vous le croyez ?L’Ingrat ! Il trahiroit ma flamme !
Olympe à qui mes soins tendrement attachés…
Ah, si je le croyois…

La Comtesse.

Ah, si je le croyois…Quoi, vous vous en fâchez ?
Vous regrettez un cœur que l’inconstance entraîne ?
Vous en plaignez la perte ? Il n’en vaut pas la peine.
Faites mieux, dédaignez ce manquement de foi ;
On nous quitte tous deux, riez-en comme moi.
Vous m’en voyez déjà tellement consolée,
Que si…

Le Chevalier.

Que si…Des trahisons c’est la plus signalée.
Le marquis !

La Comtesse.

Le marquis !À quoi bon ces mouvemens jaloux ?

Le Chevalier.

Je sors, pour ne me pas échapper devant vous ;
Mais en vain votre exemple à souffrir me convie,
Avant qu’il m’ôte Olympe il m’ôtera la vie ;
C’est à lui d’y penser.