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Scène III

LA COMTESSE, LE MARQUIS, VIRGINE.
La Comtesse.

C’est à lui d’y penser. Allez, ne craignez rien,
Quelque emporté qu’il soit, je l’appaiserai bien.
Pour Olympe, je crois que l’on n’ignore guere
Que j’ai quelque pouvoir sur l’esprit de sa mere,
Je l’emploierai pour vous ainsi que je le doi.

Le Marquis.

Vous avez de la joie à mal juger de moi.

La Comtesse.

Je n’en juge point mal ; Olympe est jeune & belle,
Et, quoiqu’on risque un peu d’aimer une infidéle,
Elle a de quoi vous faire un destin assez doux ;
Mais je douterois fort qu’elle pût être à vous.

Le Marquis.

Moi ? Je n’y prétens rien.

La Comtesse.

Moi ? Je n’y prétens rien.Mettons bas l’artifice.

Le Marquis.

Madame, quelque jour vous me rendrez justice.

La Comtesse.

Je vous la rend entiere, &, pour vous obliger,
À choisir l’Inconnu j’ai voulu m’engager.

Le Marquis.

C’est à quoi vous seriez peut-être un peu moins prompte,
Si vous preniez l’avis de Monsieur le vicomte.
Le voici qui paroît.