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Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 5, 1748.djvu/415

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Scène II

OLYMPE, LE MARQUIS.
Olympe.

Laisse-nous un moment.Ma joie est sans seconde,
Marquis, &, grace au ciel, tout va le mieux du monde.
Notre comédien, comme je l’avois crû,
S’est trouvé l’un de ceux qui servent l’inconnu,
Il a pris mon billet, & l’envoie à son maître,
Sûr, dit-il, que demain il se fera connoître.

Le Marquis.

Le terme n’est pas long.

Olympe.

Le terme n’est pas long.Pour moi, j’ai supposé
Qu’il a suivi la troupe en habit déguisé.
L’entreprise pour lui ne seroit pas frivole.

Le Marquis.

Si dans la comédie il avoit pris un rôle ?
Mais vous en connoissez le visage ?

Olympe.

Mais vous en connoissez le visage ?Il ne faut
Qu’un léger changement pour me mettre en défaut.

Le Marquis.

Qu’il vienne, c’est à lui de se tirer d’affaire.

Olympe.

Je ne parlerai point, & le laisserai faire.
Mais s’il est bien reçû, vous empêcherez-vous,
Quoi que vous m’ayez dit, d’en paroître jaloux ?

Le Marquis.

Madame…