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Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 5, 1748.djvu/423

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Zéphire.

Sur le secret d’autrui je n’ai rien à vous dire ;
Quant au mien, on ne peut être plus ingénu,
Et dès qu’avecque vous je suis ici venu,
Je vous ai découvert qu’on me nommoit Zéphire.

Aglaure.

Vous êtes du nombre des vents,
Nous l’avons assez vû, quand par l’air enlevées
Avec vous en ces lieux nous nous sommes trouvées ;
Mais pour Zéphire, je prétens
Par-tout ce que de vous vous me faites connoître,
Que vous ne l’étes point, & ne le sauriez être.

Zéphire.

Je ne suis point Zéphire ! Et d’où vient ?

Aglaure.

Je ne suis point Zéphire ! Et d’où vient ?En tous lieux
Zéphire se fait voir doux, complaisant, traitable,
Et vous étes des vents le plus inexorable,
Ou Borée, ou quelque autre encor moins gracieux.

Zéphire.

Vous voulez que je sois Borée ?
Adieu, je vais souffler si froidement pour vous,
Que vous aurez sujet d’en croire le courroux
Qui contre moi vous tient si déclarée.



Scène VI

AGLAURE, CÉPHISE.
Céphise.

D’où vient, quand on me voit, que l’on vous quitte ainsi ?

Aglaure.

Je suis brouillée avec Zéphire.
Je l’avois prié de me dire