Aller au contenu

Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 5, 1748.djvu/481

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Tout autre pour sa reine employant son courage,
En même occasion eût eu même avantage ;
Mon bonheur a tout fait, je le crois, mais enfin
Ce bonheur eût ailleurs assuré mon destin ;
Ailleurs, si l’imposture eût conspiré ma honte,
On n’auroit pas souffert qu’on osât…

Élisabeth.

On n’auroit pas souffert qu’on osât…Hé bien, Comte,
Il faut faire juger dans la rigueur des loix
La récompense dûe à ces rares exploits.
Si j’ai mal reconnu vos importans services,
Vos juges n’auront pas les mêmes injustices,
Et vous recevrez d’eux ce qu’auront mérité
Tant de preuves de zéle, & de fidélité.



Scène VII.

LA DUCHESSE, LE COMTE.
La Duchesse.

Ah ! Comte, voulez-vous en dépit de la reine,
De vos Accusateurs servir l’injuste haine,
Et ne voyez-vous pas que vous êtes perdu,
Si vous souffrez l’arrêt qui peut être rendu ?
Quels juges avez-vous pour y trouver asyle ?
Ce sont vos ennemis, c’est Raleg, c’est Cécile ;
Et pouvez-vous penser qu’en ce péril pressant,
Qui cherche votre mort, vous déclare innocent ?

Le Comte.

Quoi, sans m’intéresser pour ma gloire flétrie,
Je me verrai traité de traître à ma patrie ?
S’il est dans ma conduite une ombre d’attentat,
Votre hymen fit mon crime, il touche peu l’état ;