Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 5, 1748.djvu/483

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Mais si je n’obtiens rien, songez que votre vie
Depuis long-temps en butte aux fureurs de l’envie,
Me coûte assez déja pour ne mériter pas
Que, cherchant à mourir, vous causiez mon trépas.
C’est vous en dire trop. Adieu, Comte.

Le Comte.

C’est vous en dire trop. Adieu, Comte.Ah, Madame !
Après que avez désespéré ma flamme,
Par quel soin de mes jours… Quoi, me quitter ainsi ?



Scène VIII.

LE COMTE, CROMMER.
Crommer.

C’est avec déplaisir que je parois ici ;
Mais un ordre cruel dont tout mon cœur soupire…

Le Comte.

Quelque fâcheux qu’il soit, vous pouvez me le dire.

Crommer.

J’ai charge…

Le Comte.

J’ai charge…Et bien, de quoi ? Parlez sans hésiter.

Crommer.

De prendre votre épée, & de vous arrêter.

Le Comte.

Mon épée ?

Crommer.

Mon épée ?À cet ordre il faut que j’obéisse.

Le Comte.

Mon épée ? Et l’outrage est joint à l’injustice ?