ACTE IV
Scène I
Seigneur, jamais Traité ne causa tant de joie,
Nous entendons du Camp les cris qu’en pousse Troie,
Où chacun à l’envi d’un bien si précieux
Court au pied des Autels rendre grâces aux Dieux.
Pâris, le seul Pâris se plaint, se désespère,
Hélène à son amour a toujours droit de plaire,
Et la paix n’offre rien qui le puisse toucher
Quand il perd malgré lui ce qu’il a de plus cher.
Et nos Grecs ?
Diomede, Ulysse, Idomenée
En faveur de Pyrrhus blâment vôtre hyménée,
Mais sans y mettre obstacle ; Agamemnon charmé
De nouveau s’abandonne à l’espoir d’être aimé,
Et croyant qu’à ses vœux Briseis est acquise,
Il aime en ce projet ce qui le favorise.
Tout est calme partout.
Alcime, quel bonheur
Si ce calme empêchoit le trouble de mon cœur !
Il a beau se livrer aux charmes qui l’attirent,
Briseis et Pyrrhus tour à tour le déchirent,
Et de leurs feux trahis le remords accablant
Est un bourreau secret qu’il ne voit qu’en tremblant.
Quand l’amour malgré nous l’emporte sur la gloire,
Qu’un grand cœur est gêné d’une telle victoire,